Dans le contexte des élections au Québec, le président de l’ASTED a écrit à chacun des principaux partis afin de connaître leurs positions sur les différents milieux documentaires.

« Quel sort attend les bibliothèques et autres milieux documentaires après l’élection du 1er octobre ? »

Le monde des bibliothèques et autres services documentaires totalise des dépenses publiques annuelles de plus de 750 millions de dollars. Lorsque l’on sait que chaque dollar investi en bibliothèque en rapporte en moyenne 5,31$ selon une étude canadienne  (https://libraryresearchnetwork.org/the-list-canadian-public-library-impact-studies/),  on peut estimer à plus de 3 milliards de dollars le retour sur investissement annuel des bibliothèques au Québec.

L’avenir des bibliothèques et des autres milieux documentaires sera-t-il plus lumineux ou plus obscur suite aux élections du 1er octobre ?

Cela est confirmé par le niveau d’utilisation des diverses bibliothèques du Québec qui constitue le service culturel et éducatif le plus utilisé des Québécois: des millions d’usagers fréquentent en effet chaque année le réseau des bibliothèques, que ce soit les bibliothèques publiques, spécialisées ou celles du milieu éducatif et de la recherche.

L’ASTED représente la plupart des institutions du milieu documentaire au Québec, soit des milliers de personnes qui y travaillent, comme par exemple les 1265 employés des bibliothèques universitaires du Québec, les quelque 3200 qui exercent en bibliothèques publiques et les centaines qui oeuvrent en milieu scolaire, collégial, ou dans les centres de documentation des hôpitaux ou dans les ministères du Gouvernement. Sans parler des autres qui travaillent en milieu privé.

Aucun des quatre principaux partis politiques ne mentionne la question  des bibliothèques (sauf Québec solidaire qui parle brièvement des bibliothèques scolaires mais sans préciser ce qu’ils feront pour elles).  Au nom de l’importante communauté des utilisateurs de bibliothèques au Québec, nous aimerions connaître quelles sont les positions des partis quant à l’avenir des bibliothèques et autres institutions documentaires du Québec. Une lettre leur a été envoyée à ce sujet.

Par exemple, nous aimerions bien savoir ce qu’ils comptent faire pour :

–          Bibliothèque et archives nationales du Québec, le «vaisseau amiral», qui a subi diverses coupures successives ces dernières années (qui ont d’ailleurs fait les manchettes des journaux ) et qui ont fragilisé la capacité de l’organisme à remplir ses mandats tout en démotivant bien des membres du personnel;

–          Le réseau des bibliothèques universitaires et collégiales qui fait face depuis quelques années à des défis importants, notamment pour l’achat de la documentation (électronique ou papier). Divers projets en chantier nécessiteront un appui important de l’État dans les années à venir;

–          Les bibliothèques municipales qui sont aussi en pleine transformation (numérique, troisième lieu, fablabs, etc.), sachant que ces nouveaux défis engendrent des besoins financiers qu’il faudra soutenir;

–          Les bibliothèques publiques régionales (Réseau-Biblio) desservant 779 bibliothèques dans les plus petites municipalités et qui ont vu leurs ressources financières stagner, voire reculer,  depuis les dix dernières années, ce qui hypothèque grandement leurs capacités à desservir leur population parfois isolée et qui méritent d’aussi bons services que les plus grandes villes;

–          Les bibliothèques scolaires : elles ont reçu un peu d’aide ces dernières années, mais il appert que ces sommes sont totalement insuffisantes pour leur permettre de réaliser leurs objectifs de contribuer à la réussite scolaire et au développement des habitudes de lecture. L’essoufflement s’y fait sentir cruellement;

–          Les milieux spécialisés (hôpitaux, ministères, musées, etc.)ont aussi été victimes de coupures budgétaires importantes et parfois de regroupements/fusions de services qui ont nui à leurs opérations (veille, accès aux bases de données, etc.);

Voilà donc quelques exemples des situations parfois difficiles vécues par les collègues des différents milieux documentaires et qui affectent les services qu’ils offrent. Nous sommes impatients de lire les engagements concrets que les partis politiques sont prêts à prendre envers les bibliothèques et autres services de documentation.

 

Réjean Savard, président de l’ASTED

 

Cet article a également été publié sur la page Facebook  de l’ASTED : https://www.facebook.com/notes/asted/quels-engagements-envers-les-milieux-documentaires-/2222798027954495/